L’Europe a toujours abrité des centaines de fabriques textiles et de marques de premier plan, des milliers de designers émergents talentueux, des entrepreneurs, des chercheurs et des éducateurs avant-gardistes. L’industrie européenne du textile et de l’habillement génère 1,7 milliard d’emplois rien que dans l’Union Européenne. 6 % des salariés Européens travaillent dans l’industrie manufacturière. D’ici 2025, on s’attend à ce que l’industrie européenne du textile et de l’habillement crée 600 000 emplois, mais cette augmentation vient avec des défis et des opportunités à prendre tant du côté des marque, que des employés.
Les défis de l’industrie européenne du textile et de l’habillement
L’industrie européenne du textile et de l’habillement est l’un des marchés les plus difficiles à pénétrer dans le monde. L’Union Européenne a des exigences légales très strictes et il est également nécessaire de répondre à toutes les exigences non légales des entreprises européennes pour y entrer. Ces exigences non juridiques sont propres à chaque client, ces informations sont généralement fournies dans leur cahier des charges. Avec un grand nombre de fournisseurs qui offrent plus ou moins la même chose en termes de rapidité, de prix, de flexibilité et de qualité ; pour les acheteurs, il devient plus facile et moins cher de passer d’un fournisseur à l’autre.
Trouver de nouveaux fournisseurs répondant aux exigences et aux attentes en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE) en Europe devient toutefois de plus en plus difficile et constitue l’un des principaux défis auxquels les acheteurs sont confrontés aujourd’hui. Certains fabricants européens, pour sortir leur épingle du jeu ont fait évoluer les compétences de leurs employés ou ont embauché des jeunes sortis des centres de formations de la filière textile française comme les spécialités recensées par FrenchTex https://www.frenchtex.org/formations/recherche et peuvent désormais concurrencer les fournisseurs des pays en développement en ayant acquis des avantages concurrentiels, tels que la qualité et le design, une plus grande flexibilité, une responsabilité écologique dans la production et l’approvisionnement des matières premières, des délais de livraison et des trajets plus courts, des qualités permises par des formations comme l’innovation textile, l’ingénierie textile et fibres, le modélisme industriel, mais sans oublier les postes comme les techniciens qualité, les pilotes de ligne de production, les régleurs de machines de production qui doivent s’adapter aux nouvelles techniques de production de pointe. La production de vêtements haut de gamme et ultra-modernes a de plus en plus de chances de rester en Europe et donc également en France ou à proximité du fait de l’évolution des techniques de production pointues et des nouveaux textiles innovants.
La concurrence devient féroce en Europe et a plusieurs raisons d’être, comme le contrôle accru de la conception et de la production dans certains segments supérieurs et la nécessité de raccourcir les délais de livraison. Cette évolution constitue une menace pour les fournisseurs des pays en développement s’ils s’appuient sur la mode rapide ou la haute qualité. Par exemple, une grande partie de la mode haut de gamme (cuir) est délocalisée du monde en développement vers le Portugal. De plus en plus d’organisations de fabrication, pour concurrencer ces organisations de mode rapide, déplacent des parties de leurs activités de conception, de fabrication d’échantillons et de marchandisage vers des marchés à forte rotation.
Opportunités dans l’industrie européenne du textile et de l’habillement
Dans l’industrie européenne du textile et de l’habillement, la technologie modifie les techniques de production, les possibilités de numérisation des tailles et la rapidité de la communication. Dans cette ère avec des changements rapides de mode, la production à forte intensité de main-d’œuvre fera probablement place à une production à forte intensité de capital, dominée par les nouvelles technologies et la robotique avec une grande flexibilité. L’industrie de l’Union Européenne considérera le near sourcing comme une opportunité majeure de gagner du temps. Pour la mode lente, l’intensité de main-d’œuvre reste un facteur déterminant : dans ce segment, la plupart des acheteurs européens préféreront s’approvisionner à l’étranger.
La Chine fait plus d’efforts sur la pollution, poussant de nombreuses usines de vêtements à fermer ; c’est une grande opportunité pour l’Europe qui souhaite également une relocalisation de son industrie textile. C’est pourquoi de nombreux acheteurs internationaux de textiles quittent fréquemment la Chine. Le secteur chinois du textile est donc confronté à l’escalade des coûts des matières premières tels que le coton et la laine, soumises à des règles environnementales plus coûteuses et à des taxes d’importation massives pour les équipements de fabrication de base. La demande augmente plus rapidement dans les pays européens et le rebondissement économique de l’Europe entraîne le développement de nouveaux marchés.
En conclusion, l’évolution de la mode, l’envie des consommateurs de consommer plus local et plus responsable et l’innovation textile donne un second souffle à l’industrie textile européenne, et cette évolution dans la production est poussée par les nouveaux sortants des formations de la filière textile française.